L’expression « faire famille » apparaît pour la première fois dans le magazine Têtu, en 2012, dans lequel la Ministre déléguée à la famille sous la Présidence de François Hollande déclare : « chacun peut avoir son idée sur la façon de faire famille, mais ce n’est pas le propos de l’État ». De suite, le débat se lance, qu’est-ce qu’une famille ? Pourquoi faire plutôt que fonder ? L’anthropologue Anne Cadoret abordera ensuite la famille via les parentalités plurielles. Aujourd’hui, la philosophe Sophie Galabru reprend l’expression dans son livre Faire famille, une philosophie des liens.
Une famille n’existe pas de fait, on la construit
La philosophe reconnaît que la formule déplaît, elle s’est aperçue lors de ses travaux que celle-ci apparaissait comme « triviale, inélégante, peut-être même populaire dans le fond ». Pour autant, la philosophe ne se voyait pas titrer son livre « fonder une famille », « parce que j’aurais eu l’impression d’être dans l’injonction. Déjà avec faire famille j’avais peur de ça« . Ainsi le mot faire est peut-être vague et général mais elle avait besoin d’une généralité, ce verbe dit aussi qu’il s’agit là d’une fabrication. Oui, une famille se construit, et se crée. Être une famille n’est pas un fait existant de lui-même, rien n’est fait d’avance, encore une fois une famille se construit, en ce sens elle se fait.
Comment « faire famille » ? Explications avec la philosophe Sophie Galabru (radiofrance.fr)